Lundi 12 novembre 2007, 08h15, gare de Lausanne, quai n° 1. Toute l'armée suisse semble s'être donné le mot pour prendre l'InterCity de 08h20. Pestant allègrement à l'idée de ne pas trouver de place dans « mon » train, je tente de remonter le quai jusqu'au secteur A. Slalom spécial dans une foule en gris-vert. J'évite ici un appointé-chef, là un paquetage, plus loin j'enjambe un flingue posé au sol. Je progresse avec lenteur et précaution entre uniformes, armes et bagages. Les haut-parleurs de la gare vont diffuser l'annonce d'un train spécial. 08h18, aucune annonce et pas encore de train.
En temps normal, Lausanne - Berne en train, même en 1ère classe, les places sont comptées. Les quelques 150 à 200 militaires présents doivent prendre cet InterCity pour entrer au service à l'heure dite. Au vu du volume de bagages que chacun charrie, c'est sûr, ça ne va pas le faire. Même s'ils sont jeunes, ils ne vont certainement pas vouloir voyager debout jusqu'à Berne ou au-delà. Je me prépare donc mentalement à devoir livrer un rude combat, d'abord pour accéder à un wagon, ensuite pour trouver une place assise.
08h19, je manque de percuter un soldat. Petit moment de stupeur : je ne vois que sa baïonnette portée sur l'épaule gauche. Inhabituel. Agressif surtout. On est loin de l'arme personnelle (F ass 90) portée en bandoulière, la crosse rabattue et, au mieux, le canon dirigé vers le sol. Encore heureux que la lame de la baïonnette soit dans sa gaine. Je concentre mon attention sur les autres épaules : un bon quart des militaires présents portent ainsi leur arme blanche. Un doute m'envahit : se tiendraient-ils prêts à monter dans le train baïonnette au canon ?
08h20, le train entre en gare. Ma décision est prise : je laisse le train à ces militaires de milice aux allures de « chiens de combat ». Je prendrai le suivant. Ce soir, je plonge dans le règlement Habillement et paquetages. Qui sait, j'ai peut être raté le chapitre intitulé Port de la baïonnette à l'entrée au service.
En temps normal, Lausanne - Berne en train, même en 1ère classe, les places sont comptées. Les quelques 150 à 200 militaires présents doivent prendre cet InterCity pour entrer au service à l'heure dite. Au vu du volume de bagages que chacun charrie, c'est sûr, ça ne va pas le faire. Même s'ils sont jeunes, ils ne vont certainement pas vouloir voyager debout jusqu'à Berne ou au-delà. Je me prépare donc mentalement à devoir livrer un rude combat, d'abord pour accéder à un wagon, ensuite pour trouver une place assise.
08h19, je manque de percuter un soldat. Petit moment de stupeur : je ne vois que sa baïonnette portée sur l'épaule gauche. Inhabituel. Agressif surtout. On est loin de l'arme personnelle (F ass 90) portée en bandoulière, la crosse rabattue et, au mieux, le canon dirigé vers le sol. Encore heureux que la lame de la baïonnette soit dans sa gaine. Je concentre mon attention sur les autres épaules : un bon quart des militaires présents portent ainsi leur arme blanche. Un doute m'envahit : se tiendraient-ils prêts à monter dans le train baïonnette au canon ?
08h20, le train entre en gare. Ma décision est prise : je laisse le train à ces militaires de milice aux allures de « chiens de combat ». Je prendrai le suivant. Ce soir, je plonge dans le règlement Habillement et paquetages. Qui sait, j'ai peut être raté le chapitre intitulé Port de la baïonnette à l'entrée au service.
